
L'influenceue américaine Kim Kardashian (c) quitte le palais de justice de Paris après avoir témoigné au procès de son braquage, le 13 mars 2025 ( AFP / LEO VIGNAL )
Ils sont coupables, mais trop vieux et malades pour retourner en prison. La cour d'assises de Paris a prononcé vendredi soir des peines très clémentes contre les "papys braqueurs" de Kim Kardashian, "satisfaite" du verdict et pressée de "tourner la page".
"Les peines sont assez peu sévères", reconnaît à la fin de son verdict le président David De Pas. Bien en deçà en tout cas de celles requises par l'accusation, qui avait réclamé 10 ans de prison à l'encontre des braqueurs entrés dans l'hôtel de Kim Kardashian la nuit du 2 au 3 octobre 2016, en pleine Fashion week.
"Elles ont été pensées à distance de cet événement grave", en prenant en considération "le temps écoulé" - neuf ans - et l'état de santé des principaux protagonistes qui "interdit éthiquement d'incarcérer quiconque", déclare le magistrat devant les accusés émus, qu'il avait fait se lever pour entendre la décision.
Une fois l'audience terminée, chacun a enlacé ses proches, avant de sortir peu à peu de la salle soulagé et souvent avec le sourire, en emportant les gros sacs et valises qu'ils avaient préparés dans l'éventualité d'une incarcération.
Kim Kardashian s'est immédiatement dite "satisfaite" du verdict tout en déclarant vouloir "tourner la page". "Je suis profondément reconnaissante envers les autorités françaises d'avoir rendu justice dans cette affaire. Ce crime a été l'expérience la plus terrifiante de ma vie", a expliqué la reine des influenceuses dans un communiqué transmis par ses avocats.

Croquis judiciaire du 28 avril 2025, publié le 5 mai 2025, montrant le co-accusé Aomar Ait Khedache lors du procès pour le braquage de l'influenceuse américaine Kim Kardashian en 2016 devant la cour d'assises de Paris ( AFP / Benoit PEYRUCQ )
Quatre hommes ont été reconnus coupables d'avoir braqué et séquestré la superstar américaine dans sa chambre, arme au poing, pour la dépouiller de neuf millions d'euros de bijoux. Le principal, Aomar Aït Khedache, 69 ans, sourd et quasiment muet, souffrant du dos et de diabète, a été condamné à huit ans de prison dont cinq avec sursis.
Pour la partie ferme, la cour a ordonné une confusion avec une autre peine, ce qui signifie qu'il ne retournera pas en prison. Il a lentement quitté le palais de justice, au son du cliquetis de sa canne qui a rythmé les quatre semaines de procès.
- "Verdict d'apaisement" -
Les trois autres "opérationnels" du braquage se sont vu infliger une peine de sept ans dont deux ferme (déjà couverte par leur détention provisoire): Didier Dubreucq, 69 ans, qui suit en ce moment une chimiothérapie et a dû être hospitalisé ces derniers jours - il était absent pour le verdict. Yunice Abbas, 71 ans, qui a "assumé" avoir fait le guet le soir des faits. Et le jeunot de la bande (35 ans), Marc-Alexandre Boyer, qui explose en sanglots en comprenant qu'il n'ira pas en prison.

Croquis d'audience du 28 avril 2025, publié le 5 mai 2025, montrant l'accusé Didier Dubreucq lors du procès du braquage de l'influenceuse américaine Kim Kardashian, à la cour d'assises de Paris ( AFP / Benoit PEYRUCQ )
Même si "vous n'avez pas frappé, vous avez fait peur", "vous avez fait du mal", "vous avez traumatisé de façon sans doute durable", insiste le président.
Mais "aucun d'entre vous n'a fait parler de lui sur ces neuf années", et "vous avez globalement reconstruit votre vie et fait les démarches pour vous réinsérer".
La défense a salué un "verdict d'apaisement". "Cette décision est aussi la preuve que la justice peut réparer véritablement autrement que par la prison", a réagi Me Chloé Arnoux, l'avocate d'Aomar Aït Khedache.
La cour a enfin considéré qu'il n'y avait pas de "taupe" derrière ce casse spectaculaire. Et acquitté en conséquence Gary Madar (le frère du chauffeur de Kim Kardashian) et son ami Florus Héroui, accusés d'avoir transmis de précieuses informations sur l'emploi du temps de la star pendant son séjour parisien.
L'avocate générale avait bien tenté, dans ses réquisitions, de convaincre les magistrats professionnels et surtout les jurés populaires de ne pas se fier aux "rides rassurantes" des "vieux messieurs et dame" comparaissant libres sur le banc des accusés. Au moment des faits, ils étaient "des braqueurs chevronnés du grand banditisme" au casier judiciaire chargé, pas des "pieds nickelés". "La réalité, c'est qu'ils ont monté un coup et qu'ils ont réussi", avait martelé l'avocate générale Anne-Dominique Merville.

Croquis d'audience du 13 mai 2025 montrant l'influenceuse américaine Kim Kardashian (c), près de l'accusé Aomar Aït Khedache, lors de son témoignage dans le procès de son braquage à la cour d'assises de Paris ( AFP / Benoit PEYRUCQ )
Quand elle est venue témoigner la semaine dernière, Kim Kardashian avait accepté les excuses du principal accusé Aomar Aït Khedache.
"Je vous pardonne" même si "ça ne change rien au traumatisme", "je crois à la deuxième chance", lui a dit émue celle qui étudiait le droit depuis six ans et a enfin obtenu son diplôme, comme elle l'a annoncé jeudi sur les réseaux sociaux à ses 356 millions d'abonnés.
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